𝗔𝗖𝗖𝗘𝗦 𝗔 𝗟𝗔 𝗧𝗘𝗥𝗥𝗘

𝗔𝗖𝗖𝗘𝗦 𝗔 𝗟𝗔 𝗧𝗘𝗥𝗥𝗘 : 𝗨𝗡𝗘 𝗗𝗜𝗙𝗙𝗜𝗖𝗨𝗟𝗧𝗘 𝗠𝗔𝗝𝗘𝗨𝗥𝗘 𝗩𝗘𝗖𝗨𝗘 𝗣𝗔𝗥 𝗟𝗘𝗦 𝗔𝗚𝗥𝗜𝗖𝗨𝗟𝗧𝗘𝗨𝗥𝗦 𝗠𝗔𝗟AGASY.

Ce sujet fait partie des points abordés durant la séance de dialogue thématique entre la Délégation de l’Union européenne à Madagascar et les représentants de la Société civile, le 19 avril dernier. Cette fois-ci, le thème s’est axé sur « l’agriculture, la sécurité alimentaire et le domaine foncier ».
👉Quelles sont les réalités vécues par les agriculteurs et la population ?
👉Quelles sont les expériences de la Société civile dans ce domaine ?
👉Quels genres d’appui mettre en place ?
Telles étaient les questions posées.
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Les structures agricoles locales et la population rurale demeurent encore vulnérables, souligne la Société civile.
Elles subissent surtout les problèmes d’accès aux terres. Les terrains de cultures sont issus majoritairement des héritages familiaux. Pourtant, les générations s’élargissent au fil des années et les terrains destinés à chaque membre se réduisent. D’autres familles cherchent alors de nouveaux terrains à exploiter. Durant cette étape, ils se heurtent souvent à des problèmes d’ordre foncier : obtention de statuts juridiques, mutations non enregistrées, accaparement de terres suite à des projets d’investissements, etc. Mais les agriculteurs sont aussi vulnérables face au changement climatique, surtout dans la partie sud de l’île. Le manque de pluie affecte les productions agricoles et par ricochet la nutrition. D’ailleurs, les migrations dues à cette situation endommagent de plus en plus l’environnement dans les aires protégées.
Selon la Société civile, il faut responsabiliser davantage les communautés de base et collaborer avec toutes les parties prenantes, notamment l’État. Une vision commune est requise pour la résolution des conflits dans chaque secteur : mise en place d’observatoire du foncier, gestion des territoires, gestion des risques et catastrophes, etc.
Pour Rivo Fanomezantsoa, responsable du département opération programme de l’ONG Action Intercoopération Madagascar, il faut renforcer les compétences des structures locales :
« Renforcer les compétences des paysans pour qu’ils deviennent plus professionnels dans la production de matériels qui répondent aux besoins locaux, par exemple. Il faut donner plus de places aux techniciens agricoles qui sont basés dans chaque territoire. Établir une stratégie à l’initiative de l’État, pour que ces structures puissent continuer leurs activités de manière durable même si les financements de projets de prennent fin».
Il faut aussi faciliter l’accès des organisations paysannes au programme du Fonds de Développement Agricole, signale Andriamandimby Gérard, directeur du réseau SOA. Les agriculteurs demandent un allègement des procédures. « Dans ces programmes, donner plus d’accès aux femmes pour qu’elles deviennent autonomes. Il faut aussi établir ensemble un plan pour valoriser les semences locales car les besoins sont différents d’une région à l’autre. Et valoriser les aliments issus de l’élevage comme la viande de zébu».
Selon le coordinateur technique de la plateforme Rohy et directeur exécutif de l’ONG Msis Tatao, Andriamoraniaina Harijaona, la Société civile a comme rôle d’aider les agriculteurs à coordonner leurs activités pour qu’ils exercent dans le respect des normes, pour que leurs productions répondent à leurs besoins en nutrition, et pour que leurs activités génèrent des revenus économiques pour leurs familles et créent des emplois pour les jeunes. « Nous voulons surtout mener des actions de plaidoyer au niveau de l’Etat pour que les politiques prennent en considération ces réalités et adoptent les stratégies liées aux recommandations. Ce dialogue vise à trouver comment collaborer ensemble pour que les coopératives et les agriculteurs puissent bénéficier de ces actions».
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Les séances de dialogue structuré UE / Société civile, autour de thématiques d’actualité, se tiennent régulièrement dans le cadre de la Feuille de route 2021-2025 pour l’engagement de l’UE 🇪🇺 envers la société civile à Madagascar, qui comprend trois priorités :
👉 Promouvoir un environnement propice pour les organisations de la société civile malgaches ;
👉Renforcer la société civile dans son rôle d’acteur de gouvernance ;
👉Renforcer la pertinence, l’efficacité et la légitimité des programmes de coopération de l’UE à Madagascar.

Actualités régionales

LES PRODUITS DE CHAQUE COMMUNE AYANT UNE GRANDE PRODUCTION DANS LE SUD-OUEST DE MADAGASCAR

COMMUNES
ANALAMISAMPY  TOLIARA-II
CHAINE DE VALEUR
-Lojy
-Maïs
SUPERFICIE
2 000 Ha
2 000 Ha
PRODUCTION ANNUELLE
4 000 T
4 000 T
SOAHAZO
TOLIARA-II
-Lojy
-Maïs
2 500 Ha
3 000 Ha
5 000 T
6 000 T
ANDRANOVORY
Toliara-II
-Arachide
-Lojy
-Maïs
2 000 Ha
1 500 Ha
3 000 Ha
1 600 T
2 000 T
6 000 T
AMBAHIKILY
MOROMBE
-Kabaro (pois du cap)
3 000 Ha
6 000 T
AMBOHIMAHAVELO
Toliara-II
-Haricot
1 000 Ha
1 000 T
MIARY
Toliara-II
-Lojy
-Maïs
500 Ha
1 000 Ha
1 000 T
1 500 T
BEHOMPY
Toliara-II
-Maïs 
-Haricot
2 000 Ha
600 Ha
4 000 T
700 T
VINETA
SAKARAHA
-Lojy
-Arachide
1 000 Ha
800 Ha
1 500 T
800 T
BEVILANY
SAKARAHA
-Arachide
1 500 Ha
1 500 T

Lancement AUJOURD’HUI – Lettre ouverte aux dirigeants du monde lors de la COP27

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Sous embargo jusqu’à : 00 h 01 GMT lundi 7 novembre
Plus de 350 millions d’exploitants familiaux avertissent que la sécurité alimentaire risque d’être compromise si davantage de soutien n’est pas apporté à l’adaptation au changement climatique
Lundi 7 Novembre : Des organisations représentant plus de 350 millions d’exploitants et producteurs familiaux publient aujourd’hui une lettre ouverte aux chefs d’État de la planète, les avertissant que la sécurité alimentaire mondiale risque d’être compromise si les gouvernements n’encouragent pas le financement de l’adaptation pour la production à petite échelle, et ne promeuvent pas une transition vers une agriculture plus diversifiée et à faible consommation d’intrants.
La conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP27) commence aujourd’hui en Égypte avec 90 chefs d’État présents pour discuter de la sécurité alimentaire et du financement de l’action climatique.
Plus de 70 réseaux et organisations représentant les agriculteurs, pêcheurs, éleveurs et producteurs forestiers ont signé la lettre, dont le Forum rural mondial qui représente 35 millions d’exploitants familiaux sur cinq continents, l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique, qui représente 200 millions de petits producteurs sur le continent, l’Association des agriculteurs asiatiques pour le développement rural, avec 13 millions de membres, ainsi que la Coordinadora de Mujeres Líderes Territoriales de Mesoamérica en Amérique latine. Des organisations nationales indiennes, jordaniennes et états-uniennes sont également signataires.
La lettre avertit que le « système alimentaire mondial est mal équipé pour faire face aux impacts du changement climatique, même si nous limitons le réchauffement de la planète à 1,5 °C » et affirme que « développer un système alimentaire capable de nourrir le monde sur une planète chaude » doit être une priorité pour la COP27.
Les petits producteurs sont essentiels pour la sécurité alimentaire mondiale, car ils ne produisent pas moins de 80% de la nourriture consommée dans des régions telles que l’Asie et l’Afrique sub-saharienne. Pourtant, ils n’ont représenté que 1,7 % des flux du financement de l’action climatique en 2018, soit à peine 10 milliards de dollars comparés aux 240 milliards de dollars annuels considérés comme nécessaires pour les aider à s’adapter au changement climatique. Faire progresser le financement est la clé de la réussite à la COP27. Lors de la conférence de Glasgow sur le changement climatique en 2021, les pays riches ont accepté de doubler le financement général pour l’adaptation, avec un montant de 40 milliards de dollars par an d’ici 2025 (ce qui ne représente qu’une fraction de la somme nécessaire).
Elizabeth Nsimadala, Présidente de la Fédération des agriculteurs d’Afrique de l’Est, qui représente 25 millions de producteurs de denrées alimentaires et est signataire de la lettre a déclaré :
« Les producteurs de nos réseaux nourrissent des millions de personnes et assurent des centaines de milliers d’emplois, mais ils ont atteint un point de rupture. Il est nécessaire d’augmenter fortement le financement de l’action climatique afin de garantir que les petits producteurs ont accès aux informations, ressources et formations nécessaires pour continuer d’alimenter le monde pour les générations à venir. »
 
La COP27 a lieu durant une crise mondiale des prix des produits alimentaires. Même s’il n’y a pas encore de pénurie alimentaire mondiale, les sécheresses inondations et chaleurs extrêmes ont nui aux cultures partout dans le monde et les scientifiques ont mis en garde contre un risque accru de mauvaises récoltes simultanées dans les principaux greniers du monde. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a indiqué qu’une transition vers des systèmes alimentaires plus diversifiés et à faible consommation d’intrants est essentielle pour maintenir la sécurité alimentaire dans un climat en évolution.
 
Ma Estrella Penunia, Secrétaire générale de l’Association des agriculteurs asiatiques pour le développement rural, qui rassemble 13 millions d’exploitants, a déclaré :
« 611 milliards de dollars sont dépensés pour subventionner la production alimentaire chaque année et une grande partie est perçue par l’agriculture industrielle basée sur l’utilisation intensive de produits chimiques, qui est dangereuse pour l’être humain et l’environnement. Cela ne peut pas continuer. Les dirigeants doivent écouter les agriculteurs, et mettre leur poids politique et leur force de financement au service d’une transition vers une production alimentaire plus diversifiée, durable et émancipatrice, en particulier une agriculture, une pêche, une sylviculture, une gestion des troupeaux et un élevage agroécologiques. »
L’alimentation et l’agriculture sont largement négligées dans les négociations sur le climat bien qu’elles soient responsables de 34 % des émissions de gaz à effet de serre, dont la majorité proviennent de l’agriculture industrielle.
Les signataires ont appelé les gouvernements à travailler avec eux pour développer un système alimentaire plus robuste, plus durable et plus équitable.
Laura Lorenzo, Directrice du Forum rural mondial explique :
« L’alimentation et l’agriculture ont été laissées de côté durant les négociations sur le climat et les préoccupations des petits cultivateurs ont été ignorées. Les petits producteurs ont besoin de s’asseoir à la table des négociations et de prendre part aux décisions qui nous affectent (accès sécurisé à la terre et au régime foncier, accès au financement, etc.) si nous voulons reconstruire notre système alimentaire défaillant. »
Remarques pour le rédacteur
La lettre complète est copiée ci-dessous et la liste des signataires est disponibles ici.
La lettre a été coordonnée par la section Alimentation et Agriculture de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
LA LETTRE
Aux dirigeants du monde entier,
Le phénomène de la faim a atteint des niveaux sans précédent au cours de l’année écoulée et a mis en évidence la fragilité du système alimentaire mondial. Ce système est extrêmement vulnérable aux chocs, qu’ils soient dus à la Covid, aux conflits ou au climat, et peut difficilement faire face à un monde où la chaleur extrême, la sécheresse et les inondations représentent la nouvelle normalité, même si nous limitons le réchauffement climatique à 1,5°C. La COP27 doit en priorité s’assurer de la mise en place d’un système alimentaire capable de nourrir les habitants d’une planète en surchauffe. 
Toute stratégie visant à adapter notre système alimentaire doit commencer par les exploitations familiales et les petits producteurs. Ensemble, nous jouons un rôle essentiel pour la sécurité alimentaire mondiale et produisons 80% de la nourriture consommée en Asie et en Afrique subsaharienne. Toutefois, le système alimentaire mondial a souffert de décennies de sous-investissement et d’inégalités au profit de puissantes entreprises agroalimentaires. Nous manquons donc aujourd’hui d’infrastructures, de technologies, de ressources et de l’espace démocratique nécessaires pour faire face à des conditions météorologiques de plus en plus extrêmes et changeantes.
Au niveau mondial, seulement 1,7 % du financement climatique est consacré à soutenir les efforts d’adaptation des petits producteurs. À l’heure où l’insécurité alimentaire ne cesse de croître, il est essentiel que les décideurs de la COP27 reconnaissent le rôle important que nous jouons pour nourrir l’humanité et augmentent de manière significative l’allocation du financement de l’adaptation aujourd’hui et sur le long terme. 
La COP27 doit également apporter tout son soutien pour encourager une production alimentaire plus durable, notamment les pratiques agroécologiques. En nous basant sur l’expertise que nous avons accumulée au fil des générations et les conclusions du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), il est évident que la diversité est un facteur clé de la sécurité alimentaire. Afin de renforcer la résilience, il est essentiel de favoriser une plus grande variété de cultures au niveau local, d’associer les cultures, le bétail, la sylviculture et la pêche, de réduire les intrants chimiques et d’établir des liens solides avec les marchés locaux.
Au-delà de la COP27, il revient d’accorder une priorité politique aux petits producteurs et au passage à une production alimentaire durable. Cela signifie que nous devons être impliqués dans les décisions qui affectent nos moyens de subsistance. Pour ce faire, il convient de réorienter les 611 milliards de dollars dépensés chaque année pour subventionner la production alimentaire, dont une grande partie de cette somme est destinée à soutenir l’agriculture industrielle qui nuit aux personnes et à l’environnement. Il faut également s’attaquer aux injustices et aux inégalités historiques qui impactent notre système alimentaire, comme par exemple la concentration de la propriété foncière qui contraint les agriculteurs à exploiter des parcelles de terrain de plus en plus petites, voire à quitter leurs terres, et la discrimination à l’égard des femmes qui représentent plus de la moitié des agriculteurs mais possèdent moins de 20 % des terres.
Le fait de s’éloigner de l’agriculture industrielle contribuera également à réduire les émissions. Le système alimentaire actuel génère 34 % des gaz à effet de serre et alimente une crise qui pourrait rendre près d’un tiers des terres agricoles impropres à la production alimentaire d’ici la fin du siècle. Pourtant, cette question est systématiquement oubliée dans le cadre des négociations sur le climat.
Alors que vous êtes réunis en Égypte, notre message est simple. Il faut tirer les leçons de 2022. Écoutez les 350 millions de petits producteurs et d’exploitations familiales de nos réseaux. Collaborons ensemble pour jeter les bases d’un système alimentaire plus résilient qui permettra de nourrir les générations à venir.
Bien cordialement,